Beijing (2)

Le lundi 29 juillet

Beijing : 22 millions d’habitants sans compter les hordes de touristes qui l’envahissent chaque jour. C’est en visitant ses sites touristiques que l’on mesure l’ampleur d’une telle population. Nous en avons un autre rappel ce matin en arrivant au palais d’été et en faisant d’abord la file (au moins 30 personnes de long ces files!!!) pour acheter les billets. Pour les Chinois, l’espace vital est inexistant lorsqu’ils font la file. Il faut rester en rang d’oignon serré sinon quelqu’un peut se glisser devant nous. C’est donc la cohue jusqu’à ce que l’on atteigne le guichet. Ensuite c’est la file suivante, cette fois-ci pour entrer sur le site. Le ciel est couvert et la température est un peu moins chaude mais toujours humide. Le palais d’été est un immense parc au nord-ouest de la ville, autrefois utilisé par la royauté qui s’y réfugiait pour échapper à la chaleur de l’été à Beijing. Ce parc a été considérablement agrandi et embelli au 18e siècle par l’empereur Qianlong qui réquisitionna pas moins de 100 000 ouvriers pour y creuser un lac artificiel. On y trouve des palais, des temples, des jardins, des lacs, etc. Ah oui, et j’avais presque oublié qu’avec la foule viennent les regards de curiosité braqués sans cesse sur nous! Alors nous commençons par une marche de 5 km autour des lacs, question d’échapper un peu à la foule de visiteurs. Le site est superbe avec ses beaux saules pleureurs qui bordent le lac. Nous gardons en fait le meilleur pour la fin (ce qui veut dire que nous retournons parmi la vague déferlante de touristes), c’est-à-dire le beau pont aux 17 arches et le magnifique temple qui se dresse sur le dessus de la colline avec la belle vue et la petite rue Suzhou qui borde un petit canal. Cette petite rue est en fait une réplique miniature d’une rue de Suzhou qui fut construite par l’empereur pour le pur plaisir de la cour impériale qui pouvait s’amuser à y tenir boutique ou à y faire des emplettes.

Temple sur la colline de la longévité
Un des nombreux ponts autour du lac

Temple sur le haut de la colline
Vue sur le lac du haut du temple
L’art de la calligraphie
La rue Suzhou

Le mardi 30 juillet

Petite journée plus tranquille : nous partons visiter un temple vers 10h00. C’est un temple tibétain (temple Lama), d’ailleurs c’est le seul hors du Tibet. Nous y passons un peu plus d’une heure et je dois avouer que des temples, on en a vu beaucoup. Bon, il est bien, imposant, avec entre autres un majestueux bouddha de plus de 20 m de haut qui frôle le plafond. Comme tous les temples, nous passons au travers une succession de bâtiments et de cours arrières dédiés à différents bouddhas et autres personnages plutôt mythiques (ça fait un peu penser à l’hindouisme). C’est compliqué le bouddhiste. On s’y perd 😉
Par la suite, nous revenons tranquillement à pied sur 4 km, en flânant dans des boutiques et en longeant un beau lac. Nous prenons une sieste en fin d’après-midi puis retournons vers le lac pour aller souper en prenant bien soin de choisir un restaurant qui a une terrasse surélevée, avec vue sur les rues grouillantes de monde. Par la suite, nous arrêtons dans un bar avec une autre terrasse pour observer la foule tout en bas (un vrai spectacle en soi).

Lieu de prière
Prières à Bouddha

Moine tibétain
Une des nombreuses déités bouddhistes
Un Bouddha tibétain
Une section du temple
Rue touristique dans le vieux quartier
La foule grouillante dans les hutongs

Le mercredi 31 juillet

On vient nous chercher à l’hôtel à 7h00 pour un dernier tour organisé vers la grande muraille (compris avec notre expédition précédente). Surprise, c’est un tour privé, en auto, avec chauffeur et guide. Mais on se fait bien avertir au départ qu’on devra visiter deux endroits de vente pour touristes (on s’y attendait en fait).
Après 90 min de route, nous commençons notre première visite à la grande muraille de Badaling. Nous anticipions une foule car c’est là qu’on amène à peu près tous les touristes de Beijing. Surprise, on nous amène à une section plus tranquille et presque déserte. Ce n’est pas notre choix mais bref, on ne décide de rien, tout est organisé. Nous marchons sur la muraille pendant une heure et demi sous un beau soleil. Il ne fait pas encore trop chaud car il est encore tôt (9h00). De retour à l’auto et c’est la visite d’un atelier de jade. Une guide nous attend, nous explique et nous démontre comment on taille cette pierre pour produire des bracelets, des boucles d’oreilles et de magnifiques sculptures. De vrais artistes quoi! La salle de montre est immense. On peut certainement y accueillir plus de 1000 personnes. C’est ici que les autobus de tours organisés s’arrêtent pour déverser leurs flots d’acheteurs potentiels.
Nous dînons sur place, excellent repas soi dit en passant, car ce sont des mets chinois qui ressemblent plus à ceux que l’on retrouve au Canada.
Vient ensuite la visite du site funéraire de la dynastie des Ming (environ l’an 1300-1600). C’est grandiose comme site mais nous le visitons trop vite à notre goût. Retour vers Beijing pour visiter un atelier où on produit la soie. Même concept que le précédent : on nous assigne une guide qui nous explique la fabrication mais qui, au fond, voudrait bien qu’on achète. C’est fou comme il y a beaucoup de travail impliqué dans la fabrication de la soie à partir du cocon de ver à soie. Quand je pense qu’on déroule un tout petit cocon par un fil si fin qui atteint un peu plus d’un kilomètre de long (pour un seul cocon, vraiment!), ça mérite le respect. Encore une fois, nous n’achètons rien car c’est quand même très cher.

La muraille à Badaling

Du jade, du jade et encore du jade…
Un des empereurs Ming
Entrée d’un tombeau Ming
Des cocons de soie
Repas du soir

Le jeudi 1 août

Visitez les endroits touristiques à Beijing et vous aurez une petite idée du nombre de personnes qui y vivent. Ce matin ce n’est pas seulement une foule qui nous attend à la sortie du métro, mais plutôt une marée qui déferle vers l’entrée principale de la Cité interdite. Rien d’autre à faire que de suivre le rythme de cette vague afin d’atteindre les guichets, et devinez quoi… Wow, les files d’attente (ok, pas besoin d’en dire plus). Le ciel est gris et il commence à pleuvoir tandis que nous atteignons un guichet. Il ne fait pas froid par contre. Bon, un peu d’histoire maintenant : la Cité interdite est un ensemble d’anciens bâtiments entourés d’un mur d’enceinte, en plein coeur de Beijing. C’est en fait le palais où deux dynasties d’empereurs, les Ming et les Qing (avec toute leur cour impériale) ont vécu pendant 7 siècles. Comme vous pouvez vous en douter, le complexe est gigantesque et on pourrait facilement y passer la journée mais il pleut et la plupart des bâtiments ne sont pas ouverts donc on peut en admirer seulement l’extérieur. Nous prenons tout de même la peine de lire les informations dans notre guide touristique et de prendre quelques photos. La pluie cesse juste avant la fin de notre visite. Nous ressortons à l’extrémité nord et allons diner dans un petit restaurant avant de faire une autre escalade, cette fois au sommet d’une colline crée avec les remblais provenant du creusement des douves du palais impérial. En fait, cette colline fait partie du parc Jingshan, et elle offre une belle vue sur les toits de la Cité interdite et les alentours. Nous revenons ensuite à l’auberge en marchant dans les hutongs sous un ciel gris mais la température est tout de même idéale.

Entrée de la cité interdite

Vue sur la cité interdite

Séance de photos
Marche dans les hutongs

Le vendredi 2 août

J’ai déjà parlé des foules, je sais! Mais je n’ai encore jamais parlé de l’expérience culturelle de faire la file parmi une foule chinoise et c’est ce que nous avons fait ce matin alors voici. Pour vous situer un peu, ce matin nous partons rendre visite à un Chinois très connu et très vénéré par ses semblables : Mao Zedong. En fait, son corps est exposé dans un cercueil en verre depuis sa mort en 1976 et on peut visiter le mausolée sur la place Tian’anmen. Pour y aller on doit d’abord passer la sécurité pour entrer sur la place Tian’anmen. Ensuite il faut aller faire la file qui tourne tout autour du mausolée. Mais attention : les sacs (à main, à dos, etc.) sont interdits ainsi que la nourriture et les boissons. Aussi, il faut porter des souliers, pas de petites sandales de plage. N’oubliez pas d’avoir une carte d’identité ou vous ne pourrez y entrer. Bon, en suivant la masse de gens qui se déplace dans une direction, nous arrivons à ce qui semble être le début de la file. Mais nous sommes à environ un kilomètre de l’entrée du mausolée (et je n’exagère pas!). Il y a des cordes des deux côtés pour limiter la file à environ 4 personnes de large. Est-ce que je vous ai déjà dit que les Chinois poussent et essaient toujours de dépasser dans les files? Je sais que ça ne donne absolument rien de faire ça mais c’est culturel. Ils poussent pour monter dans les bus, pour monter dans le métro; ils courent même pour prendre les sièges aussitôt qu’ils se libèrent (ç’en est presque drôle). Bon alors il fait gros soleil, nous sommes dans une file serrée longue d’environ 1 km qui marche sans arrêt et de temps en temps nous nous faisons pousser et dépasser. En plus, les Chinois utilisent beaucoup les parapluies comme parasols contre le soleil. Et ils le font même dans les foules! Pensez-vous qu’ils font attention de ne pas accrocher les gens autour d’eux? Vous l’aurez deviné : pas du tout! Donc on se fait accrocher sans cesse par les parasols des gens autour de nous. Au moins la file bouge toujours et personne ne se plaint. Il y a des gens de tous âges, et je me dis qu’il va y avoir au moins une personne âgée qui va s’écraser avant d’arriver. Des policiers, des militaires et des employés nous entourent des deux côtés des cordes qui cèdent la place à des clôtures en accordéon. Nous nous rapprochons et arrivons vers un petit bâtiment pour une autre vérification : on nous confisque nourriture et boissons, on vérifie notre identité, puis nous passons au détecteur de métal (pas le droit de téléphone cellulaire ni d’appareil photo). La file se reforme et là, on nous propose d’acheter une fleur pour déposer sur sa tombe. Plusieurs personnes en achètent et la file se resserre de plus en plus. Nous montons maintenant les marches du mausolée et la file se divise en deux pour entrer. Nous sommes deux de large mais je me fais encore pousser. En entrant il y a une grosse statue de marbre de Mao, assis, le regard bienveillant. Devant la statue, il y a une grosse place rectangulaire pour déposer les fleurs (tout un paquet de fleurs!!!). Pendant notre progression, des gardes nous parlent (ça sonne plutôt comme des ordres militaires) afin de s’assurer que personne ne s’arrête et que la file continue de circuler. Puis nous passons devant son cercueil où son visage est éclairé (je le reconnais difficilement) et c’est la sortie. Le passage dans le mausolée a duré environ 2 minutes pour 45 minutes de file. Quelle expérience!
Nous décidons ensuite de nous rendre dans un marché très populaire pour faire des emplettes mais à notre arrivée nous sommes très surpris de constater que c’est un marché intérieur. Après quelques achats nous retournons nous reposer à l’hôtel.

Cercueil de Mao Zedong (photo tirée de l’internet)
Cour intérieure de l’hôtel (recouverte d’un toit)
Déjeuner dans la cour

Le samedi 3 août

C’est sous un beau soleil radieux que nous partons ce matin pour visiter le parc du temple du ciel. Donc comme d’habitude nous nous y rendons en métro et en arrivant il y a foule! Ce temple est un des monuments très connus de la Chine (en fait il est reproduit à Disneyworld, Epcot Centre en Floride). Construit à l’origine en 1420, le temple et le parc qui l’entoure appartenaient à l’empereur qui y tenait des cérémonies de prières (et des sacrifices d’animaux) une fois par année espérant avoir de bonnes récoltes. Le temple a brûlé plusieurs fois et a toujours été reconstruit dans toute sa splendeur. En fait le dernier incendie (causé par le tonnerre ) s’est passé à la fin du 19e siècle et à cette époque on ne trouvait plus d’arbres assez gros en Chine pour servir de colonnes afin de le reconstruire selon les plans d’origine. On a donc importé des troncs gigantesques provenant d’arbres de l’Orégon et réutilisé à nouveau les mêmes techniques de construction pour le rebâtir, une fois de plus. Nous profitons de notre visite du site pour explorer ce beau parc où les gens flânent, jouent aux cartes, dansent et se promènent en famille.
Le marché aux perles de Beijing se situe tout près du parc alors nous y faisons une petite saucette et quelques achats avant de reprendre le métro, direction le parc olympique. Nous sommes surpris d’y voir tout ce monde et de constater la belle ambiance qui y règne. C’est à croire qu’un événement spécial s’y déroule et pourtant… L’ambiance des jeux olympiques y est palpable. Nous prenons le souper dans une tente gigantesque où il y a plein de petits kiosques de nourriture en tous genres. Quels choix et quelle belle occasion de déguster des mets typiquement chinois. Au retour nous marchons une partie du trajet en passant dans les hutongs de la vieille ville, où il semble toujours régner une ambiance de fête chaque soir.

Jeux de cartes dans le long corridor
Temple du ciel

Parc environnant
Danse dans le parc
Il implore les faveurs du ciel
Long corridor
Marché aux perles
Parc olympique (nid d’oiseau)
Parc aquatique olympique (le cube)
Souper dans la grande tente au parc olympique
Marche dans les hutongs (devant la tour du tambour)

Le dimanche 4 août

Pour notre dernière journée à Beijing, nous allons à un gigantesque marché aux puces en plein air (plus de 3 000 marchands qui vendent de tout). En fait c’est intéressant de voir ce qui s’y vend : de la poterie, beaucoup de bijoux de jade et des bibelots en tous genres, entre autres. Vu que le soleil plombe, il n’y a pas tant de monde que ça (ou bien on s’y est habitué). Nous retournons nous reposer à l’hôtel en fin d’après-midi avant d’aller souper au bord du lac en passant par les hutongs. Définitivement, l’ambiance de communauté des hutongs va nous manquer. Dans ces ruelles étroites des vieux quartiers on peut mieux comprendre la vie de tous les jours des gens qui y habitent. Les gens de toutes générations se côtoient de très près. Il y a des personnes âgées en chaise roulante qui regardent les passants, d’autres qui jouent aux cartes ou aux échecs chinois ou encore qui promènent un jeune enfant ou un chien. Il y en a même qui font leurs exercices en plein air. Des adultes s’affairent à toutes sortes d’occupations (boucher, cuisinier, soudure, construction, vendeur de fruits ou de légumes, vidangeur et balayeur de rue, etc.). Et il y a aussi les enfants qui jouent dans la rue, les touts-petits étant souvent nus (rappelez-vous : ils ne portent pas de couches). À travers tout ça zigzaguent les mobylettes (est-ce que je vous ai dit qu’elles sont électriques donc plutôt silencieuses, ouf!), les bicyclettes, les chariots à trois roues et les autos (de temps en temps). Ici les gens vivent dans des maisons basses construites autour d’une cour intérieure. Ces quartiers typiques de Beijing datent de la dynastie Ming (il y a environ 500 ans) et beaucoup ont été détruits ces dernières années pour faire place aux édifices modernes.
Ce soir nous prenons l’avion à 1h50 (le 5 août) et nous arriverons à Edmonton à 1h30 (le 5 août) après un transfert à Vancouver.

Marché aux puces

 

Notre voyage de 5 semaines en Chine se termine ce soir.

You may also like