Xinjiang 4 – Kashgar et la route Karakoram

10 août Kuqa à Kashgar

Tout comme les Chinois lorsqu’ils voyagent en train, c’est avec un sac de bouffe en tout genre que nous arrivons à la gare pour notre train de 9h50 en partance pour Kashgar. Il devrait nous y amener en 10 heures et demie. Il faut dire que ce n’est pas un train rapide. Nous avons des billets pour les banquettes et nous sommes surpris de constater que le wagon est loin d’être plein. Nous sommes seuls sur un îlot de 4 personnes. C’est donc assez calme. Après 3 heures de route, le train fait un arrêt à Aksu, seule grosse ville sur le trajet. À partir de là le train est plutôt vide. Je compte au plus 12 passagers par wagon de banquettes pour une capacité maximale de 120. Les gens s’étendent et dorment ou se lèvent et se promènent entre wagons. Le train longe la chaîne de montagnes des Tianshan au nord et le désert de Taklamakan au sud. C’est sous un ciel de nuages et un fort vent chaud que nous descendons du train à 20h30, tel que prévu. Une fois au centre-ville, nous découvrons la vieille ville ouïghoure avec émerveillement. Ici les gens sortent plus tard le soir vu le coucher du soleil très tardif.

Commentaires

Pour voyager en Chine, rien de mieux que le train. En plus de permettre d’admirer le paysage grâce aux larges fenêtres, son roulement est doux (on se fait moins brasser qu’en bus). Le train à l’avantage d’offrir beaucoup d’espace, surtout lorsqu’il n’y a pas trop de passagers comme c’est le cas depuis que nous sommes au Xinjiang. En passant, ici les déplacements en bus sont ralentis par les nombreux contrôles policiers sur la route tandis que ce n’est pas le cas en train. Tout comme les autobus de ville, le train nous permet de côtoyer les gens de la place et favorise les rencontres. Finalement, il est abordable, fiable et facile à réserver en ligne. Vive le train!

Une première, le wagon est presque vide
Lors du trajet en train, nous longeons la chaîne de Tian Shan par le sud…
… et le désert de Taklamakan par le nord.
Plus de 10 heures de train, arrivée à Kashgar

Promenade dans le vieux quartier Ouïghour
Marché de nuit

11 août Kashgar

Bon on ne sait jamais dans le Xinjiang mais ici les policiers ne nous demandent jamais de passer dans les détecteurs de métal, contrairement à ce que nous avons connu jusqu’à présent. Par contre le reste de la population y passe! Le vieille ville ne fait pas exception au reste des endroits touristiques, elle est barricadée et on y entre seulement à certains points de contrôle. Kashgar est un petit joyau d’histoire puisqu’elle est le point central des échanges commerciaux et culturels en Asie centrale depuis plus de 2 000 ans. Lorsqu’on s’y promène, on voit encore les artisans qui travaillent dans leurs ateliers. Les petites ruelles y serpentent et sans une carte, il serait facile de se perdre dans ce labyrinthe. Ici c’est le soir que les rues s’animent, surtout que le soleil se couche très tard. Les endroits qui nous paraissaient dénudés durant la journée sont maintenant envahis par une foule de gens qui viennent se promener, manger, chercher des trésors ou encore prendre des photos.

La grande mosquée Id Kah, et la police toujours présente
Un artisan au boulot

Marché de la ville

12 août Kashgar

Chaque dimanche se déroule le marché au bétail à environ 12 km de Kashgar. Les éleveurs des villages environnants s’y rendent pour vendre boeufs, chèvres, moutons et chevaux et ce, depuis des générations. Les bêtes sont observées, touchées, inspectées puis les éleveurs marchandent entre eux avant de se donner la main pour conclure la transaction. Croyez-moi, c’est une vraie expérience culturelle d’observer tout ce qui se passe dans ce marché! Et certaines de ces espèces sont peu communes pour nous. C’est tout aussi une expérience culturelle que de prendre l’autobus de ville pour revenir du marché car le trajet passe par de petits villages en banlieue de Kashgar et le bus est bondé. Il se vide complètement au centre-ville, plus précisément à l’arrêt du Grand bazar, un méli-mélo en tout genre où l’on trouve de tout en plus des foules de gens! Ici c’est un peu comme un gigantesque Wal-Mart en plein air car on peut acheter absolument tout, en plus de faire son épicerie.

Pauvre petite vache qui doit sauter

Marchand avec seulement 3 brebis

 

À la toute fin…

13 août Excursion Kashgar à Tashkurgan

La route qui mène de Kashgar au Pakistan, appelée la route Karakoram, traverse des paysages de montagnes exceptionnels, à ne pas manquer. Pendant des siècles, cette route a été utilisée par les caravanes qui suivaient la route de la soie. Traversant le col Khunjerab à plus de 4800 m, on surnommait cette section la vallée de sang car des bandits attaquaient souvent les caravanes et tuaient les marchands pour leur dérober leur butin. Départ ce matin en minibus avec un groupe de Chinois pour une expédition de 2 jours jusqu’à Tashkurgan, à environ 100 km de la frontière pakistanaise. Dois-je mentionner que plusieurs postes de police jalonnent la route et qu’à chaque fois, Marc-André et moi devons descendre et aller montrer notre passeport contrairement aux autres passagers! Bon, le voyage en vaut tout de même le désagrément car nous ne cessons de nous émerveiller devant les pics glacés (dont 2 qui culminent à plus de 7000 m), des lacs glaciaires de couleur bleu turquoise, des hauts plateaux de verdure où l’on voit chameaux, yacks, vaches et moutons qui broutent paisiblement. Long voyage cependant car nous arrivons à la petite ville de Tashkurgan seulement vers 20h30 et il fait encore clair comme le jour.

Début de la route Karakoram
On commence à apercevoir le mont Kongur, 7720 m
Montagnes de sable (Kumtagh)
Lac artificiel crée par un barrage
Arrêt au lac Karakul
Le mont Muztagh Ata (7550 m) et le lac Karakul
Des hauts plateaux de verdure

14 août Tashkurgan à Kashgar

L’air est frais le matin en altitude. Il fait autour de 10 degrés en se levant. Le déjeuner est offert avec l’hôtel et c’est avec notre groupe de Chinois que nous allons au petit restaurant d’en face. C’est génial d’être avec un groupe car on apprend beaucoup sur ce qu’on mange et sur les traditions. Surtout qu’il y a toujours au moins un jeune qui s’exprime assez bien en anglais pour nous aider. Notre première visite est juste en banlieue de la ville actuelle. C’est la vieille ville de pierre (2500 ans), où plutôt ce qui en reste car cette ville a été peu à peu remplacée par la ville moderne. Les ruines du fort sont encore assez reconnaissables et surplombent toute la vallée qui s’étend du nord au sud et qui était empruntée par les caravanes de marchandises. Cette vallée devient partiellement inondée en été et le paysage est très verdoyant sur fond de montagnes enneigées. Puis nous descendons marcher sur des sentiers de bois dans cette belle vallée avant de repartir en sens inverse pour Kashgar

Le fort de Tashkurgan
Vue à partir du fort de Tashkurgan
Vue à partir du fort de Tashkurgan, le mont Muztagh Ata
Marche à travers les terres humides
Terres humides aux abords de Tashkurgan
Promenade sur les terres humides
Une partie de notre groupe chinois

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