Du 06 au 10 mars Tenom et ses environs
Quelquefois quand on voyage il nous arrive de trouver des endroits qui se révèlent être des petits trésors et ce, sans avoir vraiment planifié notre visite à l’avance. C’est le cas du parc agricole de Sabah qui se trouve à 15 km au sud-est de Tenom. Cet immense parc est littéralement un jardin botanique regroupant plusieurs collections de plantes dont une section dédiée exclusivement aux orchidées. Développé initialement à des fins de recherche par le département d’agriculture, le parc est devenu une importante attraction touristique pour la petite ville de Tenom et la région. Sur le site on trouve même un camping, un dortoir et des petits chalets à louer. C’est dans un de ces chalets que nous décidons de passer la nuit, nous donnant la chance d’explorer le site à notre guise. Quoi de mieux qu’un chalet au bord d’un lac en plein coeur d’un jardin botanique situé dans un endroit paisible. On se croirait dans un parc national loin de la civilisation. De plus et à notre grande surprise, je pense que nous sommes les seuls sur le site à part les nombreux jardiniers. C’est avec anticipation que nous allons visiter la section des orchidées en plus d’autres sections informatives sur l’évolution et les adaptations des plantes.
Le lendemain matin on s’informe à l’entrée du parc pour savoir quel est le meilleur moyen de transport pour revenir en ville. On nous dit de marcher jusqu’à la route principale pour prendre un bus (Quand? Lorsqu’il y en aura un qui passe!). Ici il n’y a pas de GRAB et pas de taxis dans les environs. Bon, on va chercher nos bagages en se disant qu’on n’est pas pressés d’arriver en ville de toute façon et on revient à l’entrée principale. Là je vois un groupe de Malaisiens et un gros autobus touristique. Alors je leur demande s’ils vont par hasard à Tenom et après discussion, ils nous invitent à monter à bord de leur autobus sans frais car ils s’en vont justement à Tenom. Ils sont vraiment accueillants ces Malaisiens. Ceux-ci sont des amis de Kuala Lumpur qui sont venus visiter Sabah pendant deux semaines. Ils sont tous fiers de nous avoir à bord et nous posent plein de questions sur nous et le Canada. Ils nous font même chanter une chanson au microphone. Je leur distribue des épinglettes du Canada en remerciement et on se laisse en ville. À Tenom, petite ville de 5000 habitants, nous sommes le centre d’attraction car peu de visiteurs étrangers y viennent. Alors les gens s’empressent de nous sourire, de nous saluer au passage et de nous demander d’où nous venons.
À partir de Tenom on peut prendre un train qui mène directement à Beaufort (il n’y a pas de route directe) en longeant le fleuve Padas. La construction de ce train (Kota Kinabalu à Melalap) par les Britanniques date du début du siècle mais de nos jours, c’est un moyen de transport peu efficace, à part pour les petits villages qui parsèment le trajet. Du point de vue touristique, l’attrait principal de cette ligne est le paysage le long du fleuve en plus d’une activité assez populaire : la descente de rapides sur le fleuve Padas. C’est pour ces deux raisons que nous prenons le train de Beaufort qui se remplit d’écoliers retournant dans leurs villages pour la fin de semaine et de villageois revenant de faire des courses en ville.
La majorité des touristes qui viennent pour le rafting réservent cette activité à partir de la capitale KK, et font tout en une très longue journée. Ils doivent prendre une van et le train pour se rendre au village de Pangi d’où part le rafting. De notre côté, puisque nous sommes près de ce village, nous aimerions nous y rendre directement et y passer la nuit pour faire l’activité le lendemain. La difficulté est le manque d’information car chaque fois que nous demandons à quelqu’un si c’est possible de coucher au village on nous répond que non. Nous décidons d’essayer tout de même une fois que le train sera arrêté au village en question. Et c’est bien ce qui arrive. Le train s’arrête à la gare de Pangi, plusieurs élèves descendent et Marc-André crie par la fenêtre en demandant s’il y a un logis chez l’habitant pour ce soir. Réponse positive dans un anglais pas très clair, et on descend du train. En fait les gens ici ne parlent pas beaucoup anglais ni malais car ils sont des indigènes de l’ethnie Murut, anciens chasseurs de tête! Ils utilisent toujours leur propre dialecte entre eux. Par contre les jeunes sont plus à l’aise dans ces deux langues. Alors l’homme en question, Antin, est un guide de rafting sur le fleuve, comme plusieurs villageois des alentours. Il nous amène chez des amis dans la maison juste à côté de la gare. C’est là qu’on va habiter jusqu’à notre départ demain matin. Cette famille a aussi un tout petit magasin (très de base mais ça semble dépanner plusieurs villageois). Notre chambre est vraiment petite aussi et nous partageons leur salle de bain. Un seau d’eau (froide) fait office de douche. Après s’être installés, Antin nous propose de faire une petite piste pour nous montrer où il vit, de l’autre côté du fleuve. Alors nous le suivons sur le pont suspendu, dans la forêt, sur le bord du fleuve, pour arriver finalement à quelques petites cabanes en bois où il vit avec d’autres villageois. Bon là nous remarquons qu’il a l’eau et l’électricité chez lui. La vie est tellement plus facile avec ces deux commodités de base! Il nous fait ensuite retraverser le fleuve dans un petit bateau pour nous ramener chez nous.
Après une nuit paisible, loin des bruits de la ville, nous nous préparons pour le rafting. Nous prenons tout de même le temps de montrer des photos de la vie au Canada à nos hôtes, qui sont étonnés de voir la neige, le patinage, la raquette sur neige et le ski, en plus de nous voir emmitouflés dans nos gros manteaux. Les touristes arrivent de KK pour le rafting via le train vers 10h30. Puis on monte dans les bateaux et c’est le départ. De notre côté nous sommes juste tous les deux avec deux guides dans un petit bateau. Génial! En deux minutes nous sommes trempés. Avec nos idées de Canadiens, on imaginait l’eau plutôt froide mais pas du tout; elle est chaude. Malgré la sécheresse des dernières semaines, les rapides sont assez grosses et on s’amuse vraiment. Surtout que les guides s’arrangent pour nous en donner pour notre argent. Entre les rapides ils nous font sauter à l’eau pour se laisser flotter et nager dans l’eau (on porte des ceintures de flottaison et un casque). Il fait chaud et ça fait tellement du bien d’être mouillés. Une fois la descente terminée, on nous offre à dîner avant de nous faire reprendre le train pour la prochaine ville, Beaufort. À partir de là les autres touristes prennent une van pour retourner à KK tandis que nous y restons pour la nuit.
Du 10 au 13 mars L’île de Labuan
La petite ville de Beaufort n’est pas très loin du traversier pour se rendre sur l’île de Labuan. Par contre les moyens de transport disponibles limitent l’efficacité quand vient le temps de s’y rendre. Je m’explique… Ici les minivans font office de bus, comme je l’ai déjà mentionné auparavant. Le trajet emprunté par chaque bus est écrit dessus. Si vous demandez au chauffeur l’heure du départ, il va vous répondre ainsi : « Quand il y aura de 10 à 12 personnes. » Donc le départ ne dépend pas de l’heure mais du nombre de passagers pour remplir la van. La longue attente commence… Deux heures plus tard, nous partons enfin pour Menumbok, que nous atteignons en 45 minutes et d’où part le traversier. Labuan est une île située à environ 15 km à l’ouest de Sabah. Sa position stratégique en a fait un port commercial important, surtout pour le charbon exploité par les Britanniques à partir de 1850. De nos jours l’île est un territoire sans taxes où plusieurs retraités viennent s’installer. Pour notre part, nous venons y passer nos derniers jours à Sabah avant de repartir pour les Philippines.
Le musée et le parc aquatique font partie des quelques attractions de Labuan qui méritent le détour. Nous pouvons nous y rendre en marchant car les deux sont près du centre-ville. Nous en profitons donc pour apprendre sur l’histoire de l’île et sur sa faune aquatique. En passant, durant la 2e Guerre mondiale les Japonais ont envahi l’île de Labuan ainsi que Bornéo. Ce sont surtout des soldats Australiens et Britanniques qui les ont combattu pour libérer la région.
Le lendemain nous louons un scooter et allons faire le tour de l’île et visiter les attractions plus éloignées dont un parc aviaire.
Cette deuxième section de voyage se termine d’abord par un retour à la capitale de Sabah, Kota Kinabalu, en bateau rapide pour passagers. Nous longeons la côte pendant 3 heures et demie avant d’arriver au port. De là, un chauffeur GRAB nous amène à l’aéroport. Ça fait drôle de penser qu’on quitte la Malaisie. Nous y avons fait tant de belles découvertes, autant du point de vue environnemental que du point de vue social. Nous commençons à être plus à l’aise avec la culture et les gens sont tellement gentils. Finalement, c’est un avion de Air Asia qui nous amène à Manille.