Du 9 au 13 février
Il fait à peine clair lorsque nous nous levons à Boracay pour notre départ. Et c’est un autre défilé de moyens de transport qui nous amène de Boracay jusqu’à Manille… tricycle, bateau, tricycle, avion et taxi… Et on arrive à l’hôtel à 13h!
Quel changement de décor drastique. La plage, la mer, le soleil… La ville, le trafic, le bruit! Manille et sa région métropolitaine englobe une population d’environ 24 millions de personnes. Ses routes sont congestionnées et c’est tout un divertissement d’observer tout ce qui y roule. Prendre une marche au centre-ville équivaut à prendre inévitablement un bain de foules. Et c’est exactement ce que nous faisons pour le reste de l’après-midi. En fait, nous avons droit à un arc-en-ciel de couleurs, saveurs, odeurs, sons, etc. en déambulant dans les petites rues près de notre hôtel. Ici on vend de tout… linge, fruits, légumes, poissons, oiseaux de compagnie, bijoux, systèmes de son, souliers, articles religieux, etc., etc., etc.
Les Philippins sont également de très fervents catholiques et par le fait même, ils sont très pratiquants. Aujourd’hui dimanche, les églises débordent de fidèles. Les portes sont ouvertes et ceux qui ne peuvent entrer suivent la messe de l’extérieur en suivant sur un écran. Ils sont également dévolus à plusieurs saints et n’hésitent pas à acheter des statuettes et images de ces derniers. En soirée, une statue sacrée de Jésus (le Nazaréen noir) est montée sur le derrière d’un camion et promenée dans la foule assemblée autour de l’église. Les gens tirent un morceau de tissu à l’homme debout à côté de la statue et celui-ci frotte le tissu sur le visage de la statue avant de le redonner à son propriétaire, qui se frotte à son tour le visage avec le tissu. Ceci se déroule pendant plusieurs minutes car il y a foule.
En 1571, la ville de Manille se résumait à une colonie espagnole entourée d’une muraille. Cette ancienne section de la ville a été relativement restaurée au fil des ans et on peut la visiter en marchant sur quelques sections de la muraille. C’est l’endroit le plus touristique de la ville, qui ne compte pas énormément d’attraits pour les visiteurs malgré sa grosseur. Je crois que Manille doit être visitée plus pour ses habitants que pour ses lieux. En tout cas, nous en apprenons un peu plus sur les luttes qui se sont déroulées tout au long de l’histoire pour la défense de la liberté et de l’indépendance de ce peuple. Et en passant, toute la ville a été rasée à la fin de la 2e Guerre mondiale. Les Japonais y étaient installés et les Américains les ont délogés par des bombardements. Nous avons même visité la cathédrale de Manille (première construction en 1571) qui a été détruite (typhons, feux, tremblements de terre, etc.) et reconstruite 7 fois.
Saviez-vous que les Philippins adorent la musique et particulièrement le karaoké? Dans plusieurs endroits publics il y a une machine de karaoké et il y a toujours quelqu’un qui s’époumone sans hésitation devant la machine.
La communauté chinoise compose environ 10 % de la population de Manille et c’est dans le quartier chinois que nous visitons une des attractions de la ville soit le cimetière chinois. Ici les morts reposent dans des mausolées qui s’alignent le long de rues formant des quartiers selon le niveau de richesses des défunts. Un guide nous promène dans les coins les plus distincts tout en nous prodiguant une mine d’information.
Manille est une ville gigantesque qui compte des quartiers riches et d’autres très pauvres. Parmi ces derniers, on trouve quelques bidonvilles où s’entassent des dizaines de milliers de personnes. C’est avec appréhension que nous partons avec notre guide ce matin pour faire une visite du bidonville de Baseco, en bordure du port de Manille. Plus de 103 000 personnes s’y entassent et malgré le fait que nous ayons une petite idée de ce que nous allons y voir, nous sommes curieux de ce que nous allons y découvrir. En passant, il est interdit de prendre des photos durant ce tour guidé. Premières constatations : tous les gens que nous croisons durant notre marche sont souriants et nous saluent. Il y a des gens de tous les âges et beaucoup d’enfants. Certaines sections sont plus propres que d’autres surtout là où les allées sont sur ciment. Ça se gâte lorsque l’on marche sur toute autre surface, qui a tendance à être vaseuse. Il y a un certain accès à de l’eau, pas toujours potable. De même avec l’électricité, dont l’accès est sporadique. Même chose avec le combustible pour faire cuire quoi que ce soit… accès difficile et donc faire bouillir de l’eau est hors de question et faire la cuisine est extrêmement basique. Aucun appareil électroménager qui de toute façon consommerait beaucoup trop d’électricité. Les habitations sont fabriquées à partir de morceaux de bois, métal, carton, papier, etc. Et il y a souvent une seule ampoule pour éclairer l’endroit, qui se résume à une toute petite pièce pour une famille nombreuse. L’électricité coûte un prix exorbitant donc l’ampoule est peu utilisée. Il y a une école élémentaire et une école secondaire dans le bidonville. Par contre les enfants abandonnent souvent l’école après l’élémentaire car ils doivent aider les parents à gagner de l’argent. Le bidonville est en bordure de la Baie de Manille, dont l’eau est impropre à la baignade. Pourtant les gens ici s’y baignent et pêchent des crabes à manger. Les enfants jouent dans l’eau pieds nus. Et chaque fois qu’une tempête ou un typhon frappe la ville, tout le bidonville est littéralement inondé. Les gens se réfugient dans l’école pendant quelques jours et retournent ensuite dans leur cabane ou la reconstruisent si tel est le cas. Mais ce qui est absolument incroyable dans cette visite est de constater la résilience de ces gens qui nous souriaient et nous saluaient au passage.