Xinjiang 5 – Hotan

15 août Kashgar à Hotan

Depuis qu’on est en Chine, on devrait s’être habitués aux foules. En fait, ce n’est pas tant les longues files dans les gares pour acheter nos billets qui nous dépasse, mais plutôt l’inefficacité du service à la clientèle! Rajoutez à ça les nombreux contrôles policiers (3 fois juste à la gare) et il y a de quoi devenir fou! On monte dans le train de justesse, il faut même courir pour monter dans le premier wagon et marcher à l’intérieur jusqu’à 15e wagon (encore mieux qu’une visite guidée du train!). Finalement notre wagon est relativement vide comparé au reste du train. Contrairement à ce que l’on pensait, le train passe par des terres fertiles et cultivées (maïs, melons, abricotiers, et même du riz) malgré le désert que l’on sent tout près. Puis tout à coup c’est comme si on avait tracé une ligne entre verdure et sable. Le sable l’emporte et les chameaux remplacent les boeufs. Nous passons même au travers d’une tempête de vent et le sable s’infiltre partout dans le wagon. Il se dépose sur toutes les surfaces et nous en sommes même couverts. Le train arrive à destination six heures plus tard. Une fois installés à l’hôtel la noirceur est enfin tombée et c’est le moment idéal pour aller faire un bain culturel au marché de nuit ouïghour. Wow, quelle atmosphère et surtout, que de mets traditionnels qui mettent l’eau à la bouche!

Notre tablette du train durant la tempête de sable
Les employés enlèvent le sable accumulé
Marché de nuit à Hotan
Des oeufs qu’on mange avec une cuillère

Extérieur du marché de nuit

16 août Hotan

Il est difficile d’imaginer Hotan comme étant un petit oasis du désert pendant plus de deux millénaires, surtout avec ses constructions modernes et ses 320 000 habitants. Son musée nous fait découvrir l’importance de cette ville et de la région pour plusieurs peuplades (des artefacts de l’âge néolithique ont été découverts ici) et pour les échanges culturels et économiques au fil du temps. En fait, c’est le jade et non la soie qui a fait de cette région un important centre économique. La fabrication de tapis a également fait sa renommée et nous avons la chance de visiter un petit centre où les tapis sont toujours faits à la main. Puis nous nous rendons au gigantesque bazar où l’on trouve de tout.

Anecdote : Nous prenons l’autobus de ville pour nous rendre d’un endroit à l’autre. Sur le trajet, nous passons un poste de contrôle policier. L’autobus arrête et un policier y entre. Il pointe au moins 15 personnes qui doivent sortir pour se faire vérifier à l’intérieur du poste. Arrivé à nous… Bien sûr, passeports et dehors! Le chauffeur remet des billets gratuits à chacun en descendant. Pour notre part, nous suivons le policier à l’intérieur et dans un bureau séparé pendant que les autres font la file pour passer au scanner. Nous avons toujours droit au bureau officiel rempli de policiers et à quelques questions d’usage. Une autre photocopie de nos passeports et nous pouvons sortir du poste. Là, un autre autobus reprend les passagers et le trajet se poursuit.

Fabrication traditionnelle de tapis
Tapis presque complété
On détruit les vieux quartiers…
… pour en construire des nouveaux

17 août Hotan à Kashgar

Il fait encore nuit noire lorsque nous nous rendons à la gare pour notre train de 8h et en plus, c’est frisquet dehors. Pour déjeuner, on achète des oeufs à la coque d’un petit magasin près de la gare. Les oeufs à la coque sont toujours au menu du déjeuner dans ce pays. Pas de restaurant, c’est tout ce qu’il y a dans les parages à cette heure-ci. Cette fois notre wagon se remplit et il y a pas mal d’enfants, comme partout en Chine. Les gens se parlent aisément et ils ont une telle patience pour l’inconfort des déplacements! Nous repassons au travers du désert avec ses chameaux qui broutent un peu partout et sa poussière de sable qui envahit littéralement le wagon et sept heures plus tard nous arrivons à destination. Il ne reste qu’un bout d’autobus de ville (encore plus plein et compressé que le train) avant d’arriver à l’hôtel.

La conduite en Chine

Les étrangers n’ont pas l’autorisation de conduire et pour cause. La philosophie de conduite automobile est très différente de celle du Canada en plusieurs points :

  • l’automobile a priorité sur les piétons;
  • piéton gare à toi, on n’essaie pas de t’écraser mais on te coupe constamment, donc regarde bien à gauche et à droite avant de traverser, d’ailleurs traverser en groupe est plus sécuritaire ;
  • un virage à gauche avec le traffic en face se fait comme si la voie était libre, on coupe;
  • se faire couper est acceptable, on ne se fâche jamais contrairement à chez nous:
  • dépasser sur une route à deux voies ne pose pas de problème, même si une auto arrive en sens inverse; le véhicule d’en face se tassera ou on te laissera une place sur ta propre voie entre deux véhicules;
  • tous les conducteurs utilisent leur téléphone cellulaire au volant; on peut texter ou parler au téléphone
  • la conduite est tout le contraire de défensive, on prend pour acquis que les autres automobilistes vont réagir à ta conduite;
  • les piétons sont archiconfiants que les automobiles ne les frapperont pas. Ils traversent et se marchent dans la rue comme si celle-ci était déserte.
Dernier clin d’oeil de Kashgar

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