4 août Turpan à Urumqi
Que dire de la capitale du Xinjiang, Urumqi avec ses 3,5 millions d’habitants, ses grattes-ciels, son trafic… Ça serait la ville la plus intérieure des terres, l’océan se trouve à plus de 4000 km. Ah oui, cette ville semble en reconstruction complète, tout d’abord de son nouveau métro qui sera prêt dans un an (plus que nécessaire), ensuite des façades des édifices (le ciment s’effrite littéralement) et finalement de plusieurs de ses rues (et tout ça au beau milieu du trafic). Il y règne donc une cacophonie générale et les piétons sont définitivement de trop dans tout ça. Je m’explique… ici en Chine, les autos ont priorité sur les piétons, même aux traverses de piétons. Quand la lumière nous indique de traverser, il faut regarder d’abord à gauche car les autos qui tournent à droite passent avant nous, puis au milieu de la traverse il faut regarder à droite car les autos qui tournent à gauche passent aussi devant les piétons, ce qui rend l’opération plutôt périlleuse. En plus, dans cette ville, il semble que toutes les façades des édifices soient en réparation en même temps donc les échafaudages et les matériaux traînent sur les trottoirs. Finalement, en même temps que les rues, plusieurs trottoirs se font refaire… Donc briques, ciment et autres matériaux sont éparpillés partout. Une vraie course à obstacles quand on essaie de se déplacer d’un endroit à l’autre. Ce qu’ils sont patients ces Chinois! Autre fait : ici comme dans le reste de la province, toutes les places publiques sont clôturées et barbelées et on peut y entrer seulement à quelques endroits spécifiques après une vérification en règle. L’art de perdre sa liberté au profit d’une sécurité illusoire! Bon, quand on finit par entrer dans un parc, on est surpris de constater qu’à l’intérieur c’est comme un petit oasis de tranquillité loin de toute cette folie.
5 août Urumqi
Le musée de la capitale est supposé être un des meilleurs de la province. Nous faisons donc la file comme tout le monde ce matin et en arrivant à la sécurité, pas le droit de passer car Andrée porte des sandales ouvertes à l’arrière. C’est quoi ce règlement? Bon ils ont trouvé une façon comme une autre de limiter le nombre de visiteurs j’imagine! On fait demi-tour et on se rend plutôt à la gare pour aller chercher nos prochains billets de train. Explications : ici on peut acheter nos billets par Internet mais il faut faire la file pour avoir nos vrais billets avant de pouvoir prendre le train. Sauf que la file est souvent interminable!! Alors nous nous prenons à l’avance cette fois-ci car il y a aussi les contrôles de sécurité qui alourdissent le processus. Vous devez savoir que les Chinois n’ont pas d’espace vital… C’est culturel. Alors pour ceux qui n’aiment pas la proximité des gens, l’expérience de faire la file en Chine peut être traumatisante. Les gens poussent et collent même si la file n’avance pas. Aussi, on peut passer jusqu’à une heure à attendre en file avant d’arriver à notre tour. Finalement, pour une raison que je m’explique mal, il y a toujours des gens qui coupent la file et vont directement au comptoir sans vraiment d’opposition de la part des autres. Il y a bien une personne ou deux qui se plaint mais pas plus. Ah oui et j’allais oublier… la personne qui sert au comptoir peut en tout temps et sans préavis quitter son poste et ce, pour un temps indéterminé, malgré la longue file de gens qui attendent de se faire servir!
Une fois les billets en main et pour se remettre de notre longue attente nous allons dans un des parcs de la ville qui sert de parc d’attractions pour les enfants et comme c’est dimanche, c’est plein de gens de tous âges. C’est bon de voir les enfants qui s’amusent et les parents qui se détendent. On en oublierait presque les clôtures de barbelé tout autour du parc!
6 août Urumqi
En Chine les attractions touristiques majeures sont souvent « victimes » du tourisme de masse. Notre visite d’aujourd’hui en est un bon exemple. Le lac Céleste est une des attractions mises en valeur près d’Urumuqi. C’est en fait un beau lac glacière à environ 1 heure et demie de route de la ville, dans les montagnes Tian Shan qui atteignent jusqu’à 5445 m d’altitude. Alors il y a un bureau de tourisme qui organise le transport du centre-ville (départ à 9h) en autobus. En arrivant là-bas, les bus doivent stationner pendant que les tonnes de touristes font la file (eh oui, ça pousse et ça colle) pour acheter des billets. Ensuite les tonnes de touristes sortent du centre et font la file (encore!) pour prendre d’autres autobus qui doivent nous amener au lac. Les autobus partent à la chaîne tellement il y a de monde. Oh surprise, on nous arrête en chemin et tout le monde doit descendre. Quel est cet arrêt au milieu du trajet?? On nous fait faire la file et acheter d’autres billets (quoi, je croyais qu’on avait acheté le bon billet!). Bon là on nous fait entrer dans un supposé village à visiter (ben là c’est un attrape-touriste… Ça n’a rien à voir avec le lac!). On nous retourne ensuite à l’autre bout du stationnement pour refaire la file (encore!) parmi les tonnes de touristes (et ça pousse et ça colle) afin de reprendre le bus qui nous monte au lac. Une fois en haut, il reste un autre km avant d’arriver. C’est toujours comme ça dans tous les sites car ils ont toujours un autre petit chariot motorisé que l’on peut prendre si l’on ne veut pas marcher mais il faut encore payer. Et les Chinois adorent ces chariots car la majorité d’entre eux les prennent peu importe le prix. Tant pis pour l’exercice physique! On marche jusqu’au lac et là, la place est envahie par une mer de monde qui essaie de se prendre en photo devant le lac avec des cellulaires pour la plupart. Afin d’échapper à cette folie, il faut prendre un sentier et continuer plus loin. Enfin, on peut admirer le site en relative tranquillité.
Nous nous sentons en sécurité ici, en fait plus qu’au Canada. Et pourtant, on se sent également surveillés malgré nous…
On pourrait facilement suivre tous nos déplacements lors de notre séjour en Chine. Voici quelques faits constatés.
- Nos achats de billet de train et d’autobus requièrent toujours nos passeports. À l’entrée de la gare, on vérifie diligemment nos billets pour s’assurer que le numéro de passeport inscrit dessus est bien le bon.
- La population locale utilise une carte d’identité. Elle est plus pratique que nos passeports car ils peuvent acheter des billets de train sur des terminaux électroniques avec leur carte.
- Il y a beaucoup de caméras. En fait, on les trouve partout : dans les rues, les trains, les autobus, les taxis, les hôtels, les places publiques, les sites touristiques, etc.
- Les autorités utilisent des logiciels de reconnaissance faciale.
- À tous les hôtels, on photocopie nos passeports et ces renseignements sont enregistrés.
- Il y a des caméras au-dessus des rues qui envoient un flash de lumière à chaque automobile afin de lire les plaques d’immatriculation.
- Les gens de la place payent toutes leurs transactions en utilisant leurs téléphones cellulaires. Ils scannent un code que le commerce affiche sur le mur.
Depuis que nous sommes dans la province du Xinjiang, c’est encore plus contrôlé, plus clôturé.