Xinjiang 1 – Hami et Turpan

29 juillet Dunhuang à Hami

En Chine les moyens de transport sont multiples et variés. Ce n’est pas le choix qui manque malgré le fait que le trajet et le temps déterminent souvent le type de transport le plus approprié. Voici donc un résumé de notre transit de la journée :

  • 7h30-7h45 Autobus de ville de notre auberge au centre-ville de Dunhuang
  • 8h-8h15 Autobus de ville du centre-ville à la gare d’autobus longue distance
  • 9h-11h Minibus (du genre minivan) de la gare d’autobus de Dunhuang à la station de train de Liuyuang
  • 14h20-15h45 Train rapide (yeah!!) de Liuyuang à Hami
  • 16h30-16h45 Autobus de ville à Hami
  • Et enfin un petit 20 minutes de marche pour arriver à l’hôtel!

Avec tout ça, nous avons traversé la frontière de la plus grosse (et la plus à l’ouest) province de Chine, le Xinjiang. Et voici comment nous y avons été accueillis : comme à l’habitude, nous sommes sortis de la gare par les tourniquets toujours surveillés par un gardien. Une fois dehors, à notre grande surprise, il fallait passer par des portes contrôlées par la police. Et là on nous arrête avant de passer et on nous indique un poste de police en retrait. Bon, vérification des passeports et attente… Questions (merci google translate!) sur notre itinéraire, notre hôtel, etc. et finalement on nous laisse passer pour sortir des alentours de la gare. On fait ensuite la file à l’arrêt d’autobus et on remarque une agente de police à l’arrêt avec nous. L’autobus arrive et l’agente se met à la porte du bus et demande à tout le monde qui se prépare à monter d’ouvrir son sac pour inspection avant de nous laisser entrer dans l’autobus. Pendant le court trajet d’autobus, je note qu’il y a un agent qui fait la même chose à chaque arrêt et je vois que la police est partout! Les vérifications de sac et de personnes à l’aide de détecteurs de métal sont routines dans tous les hôtels, les magasins, les supermarchés, les parcs, en fait, dans tous les endroits publics. Là il faut l’avouer, nous les Canadiens ne sommes pas habitués à ces vérifications par la police et les agents de sécurité. Il faut toutefois comprendre qu’il y a une énorme tension entre la minorité Ouïghours et les Han qui composent la majorité de la population chinoise. Les Ouïghours sont musulmans et sont dispersés entre cette province chinoise et quelques pays connexes. Les contrôles de sécurité sont donc partout et constants!

Gare de Jiayuguan

30 juillet Hami

Les visites prévues pour la journée n’ont pas été fructueuses cette fois-ci. En effet, nous sommes allés au musée de la ville en autobus mais il était fermé en plus du site touristique principal soit le mausolée des anciens rois de Hami. Bon on croit comprendre que c’est fermé le lundi donc on se reprendra demain. Par contre, nous prenons une petite marche dans le quartier environnant et ses petites rues étroites où vivent des Ouïghours. En sortant du quartier nous allons vers l’arrêt d’autobus et sur la route il y a un contrôle policier pour les voitures. Quelle surprise de voir que nous sommes interpellés de loin par les policiers pour vérification de nos passeports! Après quelques minutes c’est bon, on peut continuer notre route et prendre le bus.

Cette journée nous permet encore une fois de constater la présence policière extrême et les contrôles de sécurité en plus des caméras qui sont partout. À part ça, les gens ordinaires croisés dans la rue sont toujours aussi gentils. En fait, même les agents de sécurité aux arrêts d’autobus essaient de nous aider dans nos déplacements en nous dirigeant vers les bons autobus.

Je me demande combien de personnes ont un emploi grâce à toute cette présence policière et ces agents de sécurité absolument partout. 

Gardes de sécurité à chaque arrêt d’autobus. Ils vérifient tous les sacs!

31 juillet Hami

Bon on se reprend avec nos visites d’hier. On a déjà l’habitude des arrêts d’autobus avec contrôle des sacs et l’agente de sécurité nous reconnaît en plus. Ah, c’est ouvert aujourd’hui, ou du moins le musée l’est car c’est par là qu’on commence. Mais d’abord, contrôle par détecteur de métal et on peut y entrer. On y voit des squelettes de dinosaures, l’historique des civilisations de la région et finalement des oeuvres d’art. Puis on traverse la rue pour aller au mausolée des anciens rois Hami pour réaliser que c’est encore fermé. Hum… Jamais vraiment d’explications claires ici. Même des Chinois arrivent et semblent se faire donner peu d’explications. Bon on nous envoie au bout de la rue et là, ça semble ouvert. Nous y allons, tout contents de penser que nous allons finalement faire notre visite et c’est seulement à la fin que nous comprenons l’erreur… Nous venons de visiter le palais royal. Quant au mausolée, il est vraiment fermé!

Pour le reste de la journée, petite marche à travers la ville et bien sûr, encore une autre vérification policière de notre identité avec passeports à l’appui!

Palais royal
État major de l’armée au palais royal

1 août Hami à Turpan

Maintenant qu’on a de l’expérience dans cette ville, on sait qu’il faut partir à l’avance pour se rendre à la gare de train si l’on inclut les nombreux contrôles policiers auxquels nous aurons à nous conformer. Et ça commence à l’arrêt d’autobus avec les agentes qui vérifient les sacs avant de monter (et elles le font pour nous avec fierté car nous sommes toujours source de curiosité pour eux!). Arrivés à l’aéroport nous passons la première sécurité avant d’entrer. Puis en entrant, deuxième sécurité (je me demande ce que le premier détecteur n’a pas détecté!) et aussitôt entrés, ben oui, les policiers nous interpellent (passeports, vérifications, questions, etc.). Il faut bien justifier ces emplois après tout! Bon encore notre photo prise sur leur cellulaire (nous sommes sûrement des vedettes en Chine à présent car notre photo doit bien circuler partout sur leur Web). On nous laisse enfin tranquilles et on peut s’occuper de nos billets de train. Un autre train rapide qui passe par des paysages désertiques cette fois parsemés de pompes à pétrole. Cette province est une des plus riches en matières premières dont le pétrole (wow, vision de l’Alberta tout d’un coup). Et devinez ce qu’on fait en arrivant à la gare de Turfan? Bingo… Vérification policière bien sûr puisque nous sommes dans la même province de Chine. À part ça on remarque tout de suite la chaleur intense qui règne ici.

Cette région est affublée du sobriquet de  « vallée de la mort chinoise » car c’est le point le plus chaud du pays. La ville est en fait située dans la dépression la plus basse derrière la mer morte, à 154 m sous le niveau de la mer, ce qui contribue à la chaleur intense qui y couve durant la journée.

2 août Turpan

Une des raisons qui a permis le développement de Turpan malgré la chaleur et l’environnement désertique est en fait l’ingéniosité humaine. En effet, il faut comprendre que le facteur limitant principal ici est l’eau. Les habitants de la région l’ont vite compris et de gros travaux de construction de canaux d’irrigation (les karez) ont été entrepris durant la dynastie Qing, il y a environ 500 ans. Ces canaux, tantôt souterrains tantôt à ciel ouvert, sont tous interreliés et font partie d’un système d’environ 5 000 km de long qui puise sa source dans la neige des montagnes Tianshan au nord. Cette disponibilité de l’eau dans le désert fait des miracles. Ici on trouve une des vallées les plus fertiles de Chine, spécialement pour le raisin! Une région riche de vignobles et des raisons de plusieurs variétés.

Mais revenons d’abord aux karez puisque le premier arrêt de notre tour guidé est au musée dédié à ce système complexe d’irrigation. Ce qui est le plus étonnant est de réaliser que ce système, mis sur pied et littéralement creusé à l’aide d’outils très rudimentaires, est encore fonctionnel aujourd’hui.

Deuxième arrêt de nos visites : les ruines de l’ancienne cité de Jiahoé, à l’ouest de Turpan. Les guerres successives qui s’y sont déroulées ont contribué à l’abandon de cette ville il y a environ 1 600 ans mais vu son état de conservation, on peut encore comprendre et imaginer la vie de ses anciens habitants.

Troisième arrêt : vallée du raisin, un oasis où pousse la vigne et les melons d’eau, en pleine terre Ouïghours. Puis sur la route vers notre prochaine visite nous arrêtons en face d’une chaîne de montagnes aux couleurs rougeâtres surnommées les montagnes de feux. Finalement notre dernier arrêt nous permet d’explorer d’autres gros bouddhistes, les grottes Bezeklik, creusées du 4e au 14e siècle mais qui ne sont pas vraiment en bon état de préservation. Leur particularité est d’incorporer des éléments de la culture ouïghoure (musulmane) au bouddhisme.

Canalisation souterraine, Karez

Les ruines de Jiaoché
Notre groupe, très sympathique
Préparation de pâtes, à la vallée du raisin
Une petite ouïghoure
Les montagnes de feux
Les grottes de Bezeklik

3 août Turpan

Turpan, Turfan, Tulufan… Tous des noms pour qualifier cette ville multiculturelle qui a vu défiler plusieurs civilisations depuis 40 000 ans. C’est ce que nous fait réaliser la visite du musée de la ville. Et sa section des momies est selon moi la plus intéressante. Le climat sec a favorisé la conservation des corps au fil des siècles et plusieurs momies sont exposées ici avec une multitude d’artéfacts trouvés dans les tombes.

 

Il fait tellement chaud l’été que les gens couchent sur le toit des maisons. On a compté 3 lits sur cette maison
Le minaret Emin

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