9 juillet
C’est sous une pluie torrentielle que nous quittons notre auberge de Malacca tôt en matinée pour nous rendre à la station centrale d’autobus en utilisant un véhicule Uber (eh oui, on n’arrête pas le progrès et l’émergence mondiale rapide de certaines compagnies). Ensuite, un autobus nous mène directement à l’aéroport de Kuala Lumpur puis l’avion nous fait traverser sur l’île de Bornéo en moins de deux heures. Il ne reste plus qu’à prendre un taxi pour arriver en ville, plus précisément à Kuching (qui signifie chat en malaisien). D’ailleurs il y a plusieurs effigies de chat dans la ville. Malgré sa population qui surpasse le demi-million de personnes, il n’y a pas beaucoup à visiter ici. Par contre, une belle promenade en bordure de la rivière Sarawak rend le centre-ville tout de même agréable.
Observations :
- La société malaisienne est très diversifiée, je sais que je l’ai déjà mentionné. Mais à l’aéroport on le constate facilement. En fait, c’est du côté de la gent féminine que c’est remarquable puisque c’est là que s’opère la ségrégation vestimentaire en fonction de la religion et des croyances. Et là on en voit de toutes les couleurs (même le noir complet), les longueurs (oui, même de la tête aux pieds) et de tous les genres d’accessoires (il y a plein de types de foulards pour couvrir la tête jusqu’à ne laisser voir que les yeux… quelquefois cachés par des lunettes de soleil!!).
- La Malaise… championne de la production de l’huile de palme, une des pires huiles pour la santé mais tout de même l’huile par excellence utilisée par l’industrie agro-alimentaire mondiale (merci au concept de mondialisation!). Allez lire les étiquettes de vos produits de consommation. Eh oui, amoureux du Nutella, vous en consommez à outrance avec vos petits délices chocolatés aux noisettes! Bon tout ça pour dire que cette culture est frappante autour de nous car c’est à peu près tout ce qu’on voit comme plantations à grande échelle sur des milles et des milles de territoire. La Malaisie est en fait le deuxième producteur mondial d’huile de palme derrière l’Indonésie. Cependant, elle remporte le premier prix mondial quant à la vitesse de déforestation de son territoire. Hum, je me demande s’ils sont au courant des méfaits de la monoculture sur l’environnement! Perte totale de biodiversité.
- Technologie oblige, les voyages deviennent de plus en plus faciles, les frontières pratiquement obsolètes. Maintenant c’est du Canada, et plusieurs mois à l’avance, que nous billets sont achetés (bus, train, avion, réservations d’auberges et hôtels, etc.). Impossible de se perdreu avec Google map, surtout quand le Wi-Fi est accessible un peu partout! Et vous savez quoi… tout le monde a un téléphone cellulaire et cet appareil est l’outil par excellence pour prendre des photos. De nos jours, la majorité des gens ont les yeux rivés sur leur appareil en tout temps! La vie virtuelle occupe une grande part de la vie réelle (y a-t-il même une vie réelle?).
10 juillet
Ce matin un guide vient nous prendre directement à l’hôtel car nous avons réservé une journée avec lui. Il nous amène d’abord à un refuge pour les orang-outans non loin de la ville. Ces magnifiques primates ont la vie de plus en plus difficile suite à la destruction continue de leur habitat sur l’île de Bornéo (rappelez-vous… l’huile de palme et les plantations à perte de vue). Donc ce refuge est une aire protégée où ces primates sont nourris de temps en temps pour supplémenter leur diète. En ce moment, une vingtaine d’orang-outans y vivent et ceux-ci ne retourneront jamais complètement à l’état sauvage.
Prochain arrêt : un village indigène où nous prendrons un dîner traditionnel. Nous visitons le village et la maison longue avant le repas. Riz enveloppé dans une feuille de bananier, fougère cuire, tapioca avec porc et citrouille, le tout est vraiment délicieux!
Dernier arrêt : une petite baignade dans une rivière où il y a des sources chaudes très agréable pour se rafraîchir à la fin de l’expédition.
11 juillet
L’autobus publique qui se rend au parc national de Bako, au nord de Kuching, passe à 8h tout près de notre hôtel. Après 45 minutes, nous arrivons au quai où de petits bateaux attendent les touristes qui veulent s’y rendre. Là encore, le transfert n’est pas long car 15 minutes plus tard on nous démarque sur la plage, en face de l’entrée principale du parc. Ça commence bien notre séjour car avouons que c’est plutôt exotique de descendre du bateau les pieds dans l’eau sur la plage. Et en marchant vers l’entrée, on voit déjà des animaux bizarres mais caractéristiques de ce parc : des sangliers barbus. Ils ne sont vraiment pas beaux ceux-là! Peu après nous partons sur les pistes du parc en allant de découverte en découverte : plantes carnivores, singes macaques, arbres gigantesques, singes nasiques… et il fait tellement chaud que la sueur nous détrempe complètement. Les pistes nous amènent à des points de vue surplombant le rebord de mer. Puis retour au camp où on nous assigne notre chambre pour les deux prochaines nuits. Ici, il faut garder portes et fenêtres fermées en tout temps sinon la chambre sera saccagée par les macaques! D’ailleurs, un macaque est venu nous chipper notre repas. Nous l’avions pourtant repoussé 3 fois avec nos fourchettes et en faisant du bruit. Malgré tout, il a sauté sur la table et foncé sur notre assiette avec assurance. Nous lui avons cédé la place dans plus d’opposition et il s’est bien régalé avec nos restes de riz.
En soirée nous prenons la marche de nuit avec les guides et là, ce n’est pas croyable tout ce que nous apercevons : insectes en forme de branche, grenouilles, vipères, araignées, lémurs volants (en fait, ils planent comme les écureuils), oiseaux perchés sur une branche pour la nuit, et ça se poursuit ainsi pendant une heure et demie. Et n’allez pas croire que la température se rafraîchit… non, il fait aussi chaud que le jour. Une chance que nous avons un fan dans la chambre.
12 juillet
Nous avons bien dormi et partons pour une piste plus longue ce matin. Ici plusieurs pistes sont abruptes au départ car il faut remonter la falaise pour atteindre un plateau avant de redescendre au niveau de la mer et marcher sur la plage. De plus, le parc compte sept types différents d’environnements au travers desquels nous traversons en suivant les pistes. Donc rien d’ennuyant si l’on observe un peu autour de nous les plantes et les animaux. La pâte nous mène à une petite chute et nous apercevons deux tortues d’eau douce dans un bassin en amont de la chute. Cependant, la découverte de la journée est une bande de singes argentés qui rôdent autour de notre cabane. C’est drôle de les voir sauter si agilement d’une branche à l’autre.
13 juillet
La nuit est calme malgré la pluie et nous dormons très bien dans notre cabane plutôt rudimentaire. Dans la bâtisse principale il y a une cafétéria où l’on prend tous nos repas. Le matin, il y a les choix suivants : toasts, oeufs en tout genre, riz, nouilles, frites, patates, poulet frit, muffins, et j’en passe. De quoi satisfaire les goûts et les habitudes très différentes des gens qui viennent de partout. Après un bon déjeuner, on fait une autre piste (on nous avait décrit la piste comme étant up and down, up and down et c’était vrai!). Juste pour vous dire, après seulement quelques minutes de marche, notre linge est complètement mouillé (littéralement)… de sueur. Il faut boire beaucoup en marchant. En après-midi, nous quittons le parc et refaisons le chemin inverse vers Kuching. Souper dans un petit restaurant au bord de la rivière avec de la grande cuisine : riz frit, mais celui-là n’est pas comme les autres… à l’agneau! Miam! Demain autre journée, autre aventure : nous partons pour le parc national Gunung Mulu, atteignable seulement en bateau (4 jours) ou en avion (notre choix).