Rio Dulce et Tikal

Mercedi 5 août (Lanquin à Rio Dulce)

Autre départ, autre destination : nous quittons la belle région de Semuc Champey vers 8h le matin. Nous sommes un groupe de touristes dans une van assez confortable pour les standards d’ici. Nous roulons d’abord sur une route de terre, à travers montagnes et petits villages. C’est très pittoresque et encore une fois le paysage est extraordinaire. Les cultures de maïs parsemées de plants de cacao, de cardamome, et de bananiers se succèdent à flanc de montagnes. Après environ 4 heures de route, nous quittons la région montagneuse pour descendre dans les plaines entourant le lac Izabal. La route est poussiéreuse et il fait beaucoup plus chaud qu’en montagne. Nous arrivons à Rio Dulce vers 15h, soulagés de sortir de la van. Rio Dulce est situé à l’embouchure du lac Izabal, qui se déverse dans la mer, 25 km plus loin. Plusieurs bateaux de plaisance sont amarrés dans la région durant la saison des ouragans. C’est en petit bateau que l’on se rend à l’auberge qui est située non loin de là, dans une zone marécageuse. Encore une fois, nous avons une belle petite hutte, celle-ci sur pilotis… un autre petit paradis! Quelle végétation fascinante. Pour bien terminer la journée, nous prenons une chaloupe et remontons le petit bras de rivière jusqu’au lac et nous prenons une baignade bien méritée.

La passerelle menant à notre hutte

Notre petite hutte sur pilotis

Végétation tropicale marécageuse

Samedi 6 août

La nuit dernière le ciel nous est littéralement tombé sur la tête! En effet, des trombes et des trombes d’eau se sont déversées toute la nuit, accompagnées d’éclairs et de tonnerres qui faisaient trembler le sol sous nos pieds. Bon là j’avoue que c’était un peu épeurant à entendre, surtout que le toit de la hutte est en tôle et que ça fait un bruit d’enfer quand des morceaux de branches tombent dessus. Aussi, le niveau de l’eau montait à mesure que la pluie tombait et on se demandait si la hutte et les passerelles pour s’y rendre allaient être inondées par toute cette eau. Eh bien tout a résisté et au petit matin le soleil s’est montré, à notre grand soulagement. Nous avons donc entrepris notre exploration de la journée en commençant par un transport en bateau qui devait nous mener au village de Livingston, situé au confluent de la rivière Rio Dulce et de la mer des Caraïbes. Ce qui est intéressant ici est sa population très particulière. En fait, les habitants de ce village sont des descendants d’esclaves africains qui vivaient sur l’île de St-Vincent, dans les Caraïbes. En 1795, suite à une révolte, les Britanniques ont embarqué ces esclaves sur un navire pour les déporter sur les îles près du Honduras. À partir de là ils se sont établis sur les côtes du Belize, du Nicaragua et du Guatemala. Encore aujourd’hui on remarque leurs traits caractéristiques, différents des autres Guatémaltèques.

Vue sur le lac Izabal
Le moyen de transport par excellence pour la population locale!
Forteresse espagnole construite en 1652 pour protéger la région des pirates

Vendredi 7 août (Rio Dulce à Flores)

Hier soir, étendus sur le lit, juste avant de dormir, Andrée a eu la brillante idée d’utiliser sa lampe de poche et d’éclairer le plafond, les murs… et bien, il y avait une énorme araignée immobile sur le mur. On l’a laissée tranquille en sachant qu’elle était inoffensive, bonne nuit!
Et en se levant ce matin, l’araignée n’y était plus (gardez TOUJOURS vos sacs de voyage bien fermés!). Il a encore plu cette nuit. Ça semble la norme ici. Par contre, pas de déluge cette fois-ci. Bon on se déplace encore aujourd’hui pour se rapprocher de Tikal (un site de ruines Maya gigantesque), où nous avons des réservations d’hôtel donc des dates fixes à respecter (c’est la première fois du voyage car nous ne réservons pas nos hôtels à l’avance). Alors nous quittons notre cabane dans les marais (au revoir poissons, tortues, aigrettes et cormorans) en bateau pour prendre un autobus public à partir de la petite ville de Rio Dulce. L’autobus est du genre voyageur mais très très vieux. En plus, ils vendent autant de billets que possible donc plusieurs personnes sont debout dans l’allée pendant tout le voyage qui dure 4 heures. Nous avons seulement un siège pour les deux donc nous alternons les positions assise et debout à tour de rôle. Nous arrivons à Flores en début d’après-midi. Petite ville touristique, Flores est située sur une péninsule qui s’avance dans le lac Peten Itza. C’est ici que la plupart des touristes s’arrêtent durant leur visite de Tikal car il n’y a pas assez d’hôtels sur le site même. Pour notre part, nous y passons une nuit avant d’aller à l’hôtel que nous avons réservé sur le site de Tikal.

Notre hôtel à Flores
Coucher de soleil sur le lac Peten Itza

Samedi 8 août

Notre van pour touristes part à 10h pour arriver à midi. Enfin sur le site de Tikal! En pleine forêt tropicale le soleil est brûlant et on a l’impression de rôtir sur place (il fait 36 degrés Celsius!). Par contre nous pouvons profiter de la piscine en attendant que la chaleur se dissipe un peu. À part ça c’est un vrai petit paradis : nous sommes accueillis par 4 toucans (2 araçaris à collier et deux toucans à carène… très connus grâce aux céréales Froot Loops) en sortant de notre chambre. Je sens que je vais adorer cet endroit!
Nous partons visiter le site vers 3h30 lorsque la grande majorité des visiteurs s’en retournent à Flores. Contrairement à ce que l’on peut croire, le site n’est pas compressé mais il s’étend sur plusieurs km carrés (à son apogée en 750 après J.-C. il couvrait 65 km carrés et plus de 100 000 mayas y habitaient). Pour vous situer un peu, ce site Maya date de l’an 800 av. J.C. jusqu’à l’an 900 après J.-C. (les années où la civilisation maya s’est mystérieusement éteinte). Plusieurs constructions parsèment la jungle qui a repris le dessus sur celles-ci, abandonnées depuis longtemps. Le site a été étudié dans les années 50 et il fait maintenant partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Bon pour en revenir à notre visite, nous devons donc marcher sur plusieurs kilomètres dans des pistes assez dégagées à travers la forêt tropicale pour passer d’une section à l’autre du site. Certaines pyramides sont bien déterrées (littéralement) et assez restaurées pour nous donner une bonne idée de leur grandeur passée. Certaines autres ont été laissées telles que trouvées c’est-à-dire qu’elles sont couvertes d’arbres et de végétation. On peut monter sur au moins deux des pyramides en empruntant des escaliers de bois construits à même un pan de mur. Nous montons donc les 212 marches qui nous mènent au sommet de la plus haute (70 m de haut) et admirons le coucher de soleil. Au retour, nous avons la chance de voir un beau petit renard gris, des singes araignées, des toucans et des coatis.

La place centrale

En attendant le coucher de soleil (on voit le dessus des plus hautes pyramides)
Singe araignée

Dimanche 9 août

Quand on se fait réveiller en pleine nuit par des singes hurleurs, la première pensée qui nous vient à l’esprit est : où suis-je au juste? Ah oui, la jungle! La deuxième est : quel genre de monstre pousse un cri pareil? Quand on finit par reprendre ses esprits, on écoute avec fascination!
OK, ce n’est pas évident de se lever tôt mais ici ça en vaut la chandelle car ça permet de mieux observer la nature. Donc lever à 6h et départ pour une piste aussitôt prêts. Nous rencontrons très vite un agouti, un crocodile, un coati, un magnifique pic à bec clair, des singes araignées, des toucans, la piste laissée par un fourmilier, et bien sûr, des ruines maya!

Un des nombreux palais
Une des plus vieilles pyramides, l’an 300 av. J.C.
Un dindon ocellé (endémique dans cette région)
Un coati
Avant la restauration…
Pendant la restauration…
Après la restauration!
Qu’il est beau le toucan rencontré plusieurs fois sur le site!
Ainsi que le magnifique pic à bec clair!

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