Le mercredi 25 juillet
Nous passons la majeure partie de la journée à voyager. Nous quittons l’hôtel à 8h à pied en direction du port de Ketapang, Java. Un mini autobus (bemo) nous prend en passant et nous payons probablement 3 fois le prix des gens de la place, soit 1$ pour le trajet de moins de 2 km. La traversée du détroit entre Java et Bali s’effectue en 1 heure et nous arrivons à Gilimanuk, Bali. Aussitôt qu’on met le pied sur la terre ferme, deux gars plutôt bâtis nous offrent le taxi pour Denpasar. Nous refusons et marchons en direction de la gare d’autobus. Ces deux personnes nous suivent et engueulent littéralement les chauffeurs d’autobus à qui nous demandons les prix. Plutôt intimidant et nous réalisons assez vite que nous allons payer pas mal plus que le prix normal, peu importe le transport que nous sélectionnons. Alors nous optons pour un petit bus public, qui nous coûte 8$ pour le trajet jusqu’à Denpasar (espérons que c’est la bonne information!). L’autobus arrête continuellement. Ça prend 4 heures pour arriver à Denpasar, par contre c’est une vraie expérience culturelle d’être avec les gens de la place. Nous dînons à la gare puis petit taxi jusqu’à Kuta. Nous trouvons un hôtel sur place assez facilement en marchant dans les petites ruelles, puis allons à une agence de voyage pour acheter des billets d’avion à destination de Flores. Nous partirons demain en avion pour 10 jours à Flores et nous reviendrons à Kuta, Bali. En soirée, on se promène sur la rue très touristique. Un monument a été construit à l’endroit où une bombe a sauté (rasant une discothèque et une partie des autres édifices adjacents) en 2002, tuant plus de 200 personnes.
Le jeudi 26 juillet
Petite balade jusqu’à la plage en matinée. Les vagues sont grosses; la baignade est interdite : c’est le paradis du surfing. Nous nous rendons à l’aéroport et prenons l’avion jusqu’à Labuan Bajo, à l’ouest de Flores. Le paysage vu de l’avion est surprenant : îles flanquées d’énormes volcans entourées d’eau d’un bleu turquoise limpide. On arrive en ville vers 16h et on trouve un hôtel peu après. C’est assez sobre mais ici, il ne faut pas être difficile car il n’y a pas beaucoup d’hôtels. Donc une chambre avec deux lits simples, sans couvertures, un fan, pas d’eau chaude. Une vie simple et heureuse. Bon, ensuite c’est la chasse aux agences pour voir ce qu’ils offrent comme excursion car nous espérons en faire une demain : nous partons le matin pour une expédition de 2 jours en bateau, avec 4 autres personnes rencontrées en voyage. Pour terminer notre journée bien remplie, nous soupons sur le bord de la mer avec le coucher de soleil en prime!
Observations :
- Début juillet, comme c’est authentique d’entendre l’appel à la prière et ils chantent très bien. Milieu juillet, disons que l’appel à la prière 5 fois par jour, c’est beaucoup. Fin juillet, franchement, la prière à 5 heures du matin, ça réveille tôt pour la journée!!!
- Voir la lune complètement tout en haut à la verticale, on n’a pas l’habitude au Canada.
- Il n’y a aucune corrélation entre bonheur et richesse. Il faut un minimum quand même et la santé, mais ici les gens sont toujours souriants
- La foi catholique est très fervente sur l’île de Flores. Les gens sont très pratiquants. Ils trainent leur chapelet avec eux.
- Il n’y a pas d’écart entre les générations. Les jeunes respectent les plus âgés et vice et versa.
Le vendredi 27 juillet
Nous avons hâte de partir à l’aventure. Le bateau, qui ressemble en gros au klotok de Kalimantan, lève l’ancre à 9h : destination l’île de Rinca, qui fait partie du parc national de Komodo. Nous y arrivons en matinée et nous prenons une marche avec un ranger, qui nous montre plusieurs varans de Komodo, à distance sécuritaire. Nous revenons au bateau pour dîner et continuons notre route vers l’île de Komodo. Les terres sont très sèches ici, la température étant très différente de Java, puisque nous avons traversé la fameuse ligne de Wallace, qui divise le climat des îles indonésiennes. De ce côté, la température s’apparente à celle de l’Australie. L’eau est d’un bleu-vert idyllique. Le soleil brille mais on ne crève pas de chaleur. On nous arrête en chemin dans une petite baie pour faire de la plongée avec tuba parmi les milliers de poissons multicolores. C’est étonnant combien ça regorge de vie dans ces récifs de coraux.
On repart pour se rapprocher de Komodo et le bateau tourne autour d’un îlot de mangroves qui pullule de chauves-souris géantes, toutes perchées à l’envers. Elles font tout un vacarme avec leurs cris aigus. Il nous reste à peine une heure avant le coucher du soleil et nous allons visiter rapidement le petit village pittoresque de Komodo. Les cabanes sont toutes perchées sur pilotis et les chèvres et les poulets vivent parmi les gens autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Et en passant, plusieurs ont des antennes paraboliques et des cellulaires (on penserait qu’au bout du monde…surtout quand les cabanes tiennent à peine debout…).
Le bateau jette l’ancre pour la nuit et, après un souper copieux, nous jouons aux cartes avec l’équipage (la chasse à l’as, c’est facile à apprendre et parfait pour 9 personnes!). Puis tout le monde s’installe pour dormir sur le pont du bateau, à la belle étoile. Quelle merveilleuse journée!
Le samedi 28 juillet
Lever tôt, juste avant le soleil qui se pointe peu à peu à l’horizon. Déjeuner aux bananes frites pendant que nous nous dirigeons vers le quai du parc national de Komodo. La promenade avec le ranger débute à 7h30…il fait déjà chaud. Nous voyons des varans de Komodo, des cerfs, des oiseaux multicolores (cockatiels et orioles), un petit lézard volant et même un petit serpent vénimeux, perché dans un arbre. La végétation est tout aussi intéressante, surtout les orchidées en fleurs, perchées sur les branches et les troncs d’arbres. Nous sommes de retour sur le bateau à 10h puis c’est le départ vers des sites de plongée.
Nous faisons de la plongée avec tuba à 2 sites. Les récifs de coraux regorgent de vie aquatique. C’est extraordinaire de pouvoir sauter du bateau dans l’eau chaude et de se trouver entourés de bancs de poissons multicolores de toutes formes et toutes grosseurs. On ne se lasse pas de regarder les coraux et tous les poissons qu’ils abritent. Certains sont assez gros et ça nous surprend de les voir nager près de nous. On voit même un poisson lion avec ses nageoires vénimeuses déployées et une raie qui longe le fond. Retour à Labuan Bajo vers 5h, hôtel, douche (miraculeuse après deux jours en mer) puis on passe le reste de la soirée au restaurant.
Le dimanche 29 juillet
Une bonne nuit à l’hôtel, avec une vraie douche chaude dans une salle de bain propre, et un bon lit, c’est vraiment reposant.
On loue une mobylette ce matin, et on part visiter une petite grotte, située non loin de la ville. Il n’y a pas à dire, là sur une mobylette, on se sent parmi la population locale car c’est le moyen de transport de prédilection ici. On trouve l’endroit assez facilement, avec l’aide de quelques personnes de la place. Un jeune guide nous fait visiter les cavernes et nous avons la chance d’y voir des chauves-souris et une grosse araignée noire vénimeuse (bien entendu!).
Dîner dans un petit restaurant sur le bord de la route et nous arrêtons ensuite dans un parc municipal en rebord de mer, où il y a une fête (c’est la fête nationale des enfants, nous explique-t-on). Nous sommes les seuls touristes, tout le monde nous sourit et nous salue. Petite remarque : AUCUN indonésien ne porte un costume de bain. Pas même les enfants, qui pataugent et s’amusent à attraper des étoiles de mer sur le bord de l’eau. Ils sont tous en pantalons longs et t-shirts. Ça contraste pas mal avec ce qu’on connait des plages.
Nous reprenons la route en suivant le bord de mer et arrêtons encore prendre une marche sur la plage et une boisson sur une belle terrasse de restaurant construit sur un bateau (on se demande d’où sortent ces hôtels et restaurants qui semblent sortis de nulle part!).
Le lundi 30 juillet
Départ de notre hôtel de Labuan Bajo à 8h00, en direction de Ruteng qui est situé à 125 km à l’intérieur des terres. Le problème c’est qu’on ne part pas réellement de la ville avant 9h00 puisque le conducteur de la minivan nous laisse niaiser pendant qu’il cherche d’autres passagers pour remplir la van. Eh bien, on ne se doutait pas que ça fonctionnait comme ça ici…pas si surprenant après tout. Bon, on est finalement 5 passagers plus le chauffeur, qui conduit comme un pilote de course et nous brasse sans ménagement. La route est large d’une seule voie mais naturellement, c’est une route à deux voies inverses. Elle part du niveau de la mer et zigzague en montant (autour de 2000 m) à flanc de montagnes. Le chauffeur dépasse sans cesse et les courbes se succèdent, toutes plus serrées les unes que les autres. Coeurs sensibles, s’abstenir, car c’est comme être assis dans une montagne russe pendant…4 heures!!! Toutefois, les paysages sont à couper le souffle : mer, montagnes, rizières en plateau, vallées, villages flanqués parmi les cocotiers, bananiers, bambou, papayes, et autres plantes tropicales. La route est longue et on est heureux d’arriver vers 13h00. L’hôtel où on espérait demeurer est plein alors on repart avec nos sacs sur le dos et on vérifie le prochain, à quelques mètres plus loin. On s’y installe et on repart pour trouver un moyen de transport vers un village à visiter non loin de là. Le premier bémo (mini autobus public) accosté nous dit que c’est sa destination alors on monte à bord, contents de notre chance. Malheureusement, le cirque recommence…on fait quelques arrêts en ville et on s’aperçoit que le chauffeur essaie de trouver d’autres passagers avant de partir. Alors 30 minutes plus tard, on en est au même point et on décide de descendre et d’abandonner notre expédition car le temps passe. On se dirige plutôt vers le marché local. On passe finalement la soirée à chercher un transport pour demain (étonnant la désorganisation qui règne ici!) et à jaser à l’hôtel avec d’autres touristes.
Le mardi 31 juillet
Chant des prières, chant du coq, chant du trafic…nous nous réveillons tôt. Par chance, on a réussi à trouver un transport vers Bajawa et un autobus pour touristes vient nous chercher à 9h00. Cette autre ville est encore distante de 125 km et devinez combien ça prend de temps pour s’y rendre…4 heures, bien sûr! Route étroite et sinueuse qui serpente à flancs de montagnes : similaire à ce que nous avons fait hier. Encore une fois, ça prend un estomac d’acier pour ne pas être malade. Par contre notre autobus est plus confortable cette fois et le conducteur, plus agréable. Il arrête même quelques fois pour nous laisser prendre des photos des magnifiques paysages.
Nous arrivons en ville à 13h30. Cette fois nous décidons d’aller directement au marché et d’arranger du transport pour demain matin, afin de visiter des villages aux alentours. Nous prenons ça tranquille pour le reste de la journée. En passant, l’air des montagnes est beaucoup plus frais que sur le bord de la mer. C’est tout un contraste quand même. Brrrrr…nous n’avons pas l’eau chaude dans la chambre. La douche est très froide.
Le mercredi 1 août
Le premier coq chante à…3h15 du matin! Est-ce que quelqu’un peut l’égorger celui-là!? Nos transports arrivent à 8h30 : nous avons deux ojeks, des motos avec chauffeurs, pour nous conduire d’un village à l’autre. Le ciel est clair et l’air se réchauffe peu à peu. Le premier village que nous visitons est près de la ville. Les maisons sont des cabanes de bois construites sur pilotis avec des toits en tôle… et l’électricité! Ce sont des villages traditionnels de l’ethnie Ngada, qui se modernisent avec le temps. Les maisons sont construites en deux rangées, de part et d’autre de la place centrale rectangulaire. Des sacrifices rituels d’animaux y étaient pratiqués autrefois mais c’est terminé de nos jours (ou presque!) car ils sont tous catholiques. Le style de vie est encore assez traditionnel car il repose principalement sur l’agriculture (tabac, cacao, café, clous de girofle, bananes, etc.) et sur le tissage du châle/jupe traditionnelle, le ikat, porté par les hommes autant que les femmes. Les villageois sont habitués aux touristes et ils veulent tous en profiter pour pratiquer leur anglais de base ; What’s your name? Where are you from? Where are you going? Et ça s’arrête à peu près là… mais on y répond des centaines de fois par jour, avec le sourire, bien sûr!
Le deuxième village est un peu plus traditionnel que le premier. On prend beaucoup de photos des gens qui se laissent photographier volontiers pour la plupart.
Puis c’est au tour du troisième village, Bena, qui est vraiment beau et construit sur les flancs du volcan Inerie, donc le site est superbe. Il y a beaucoup de monde ici car les hommes sont tous occupés à la construction d’un toit de maison avec du bambou recouvert de paille. Et tous les hommes, jeunes et vieux y participent. Les femmes tissent des ikats et de beaux foulards colorés pour les vendre aux touristes. Ils sont magnifiques en passant et j’en achète deux d’une dame âgée.
On reprend la route pour un endroit assez exceptionnel : le confluent d’une source d’eau froide avec une source très chaude, d’origine volcanique. Le mélange des deux sources donne une petite rivière aux allures de source thermale aux vertus thérapeutiques et c’est très agréable de s’y baigner. Surtout que nous sommes les seuls à cet endroit pour presque toute la durée de notre baignade, au milieu de cette belle flore tropicale.
Finalement nous repartons pour un dernier village, beaucoup plus éloigné et plus difficile d’accès car la route est impraticable en voiture. Heureusement que nous sommes en moto! Pas grand chose de plus à voir ici alors on rebrousse chemin pour retourner en ville.
Le retour en moto dans ce bel environnement tropical avec volcan en arrière plan est plutôt agréable. Et comme d’habitude, tout le monde nous salue en chemin! Nous sommes de retour à l’hôtel à 14h00 et nous restons tranquilles pour le reste de la journée.
Le jeudi 2 août
Miam, les crêpes aux bananes avec confiture à l’ananas sont absolument délicieuses pour déjeuner. Un bon changement du riz et des oeufs frits!
Autre départ ce matin (à 7h30) et cette fois, dans une van avec chauffeur que nous partageons avec une jeune femme néerlandaise. Destination : Moni, un petit village passé Ende, qui est le point de départ pour la visite du mont Kelimutu et ses trois lacs multicolores. Une fois de plus, la route serpente à flancs de montagnes et longe même l’océan pendant un certain temps. Vous pouvez imaginer la diversité des paysages…montagnes, volcans, rizières en plateau, océan et bateaux de pêcheurs, vallées fertiles avec cultures de toutes sortes.
Nous atteignons notre destination vers 14h45, non sans faire quelques arrêts pour prendre des photos et visiter un peu le marché d’Ende. Une marche le long des rizières est la bienvenue après une autre longue journée de voyage. On relaxe ensuite, après avoir fait les arrangements nécessaires pour l’ascension du volcan demain matin.
Le vendredi 3 août
C’est notre 28e anniversaire de mariage aujourd’hui. Notre amour et notre engagement l’un envers l’autre est toujours aussi grand qu’au tout début.
Ce matin, les nuages descendent dans la vallée et il pleut sans arrêt. Il y a bien quelques éclaircies mais le volcan est sous les nuages. Nous restons à l’hôtel toute la matinée et Andrée en profite pour faire un somme.
Nous décidons de prendre le risque après dîner de se faire conduire en moto en haut du volcan Kelimutu. En fin de compte, nous sommes capables de voir les 3 lacs de différentes couleurs (qui comblent 3 cratères adjacents) en étant patients avec les nuages qui passent et s’éclaircissent de temps en temps. Nous demeurons une bonne heure dans ce décor lunaire. C’est notre quatrième volcan et on se dit qu’on en a vu de plus impressionnants, température aidante. Il n’y a presque personne vu le temps incertain.
Comme prévu, nous retournons au village de Moni à pied, soit 12 km plus loin. Nous suivons la route puis prenons un raccourci en suivant une piste de campagne qui passe par 2 villages.
Vers la fin, la piste traverse un cours d’eau que l’on enjambe grâce à des petits ponts en bambous plutôt instables et pas trop sécuritaires. Après deux heures et demi de marche, nous revenons à l’hôtel pour une douche et le souper à un tout petit restaurant local.
Le samedi 4 août
Le départ vers Ende est prévu pour 8h. C’est dommage car on a un ciel sans nuages. Nous aurions pu retourner au sommet du volcan et admirer les lacs et le paysage environnant que l’on ne pouvait voir hier. Notre chauffeur attend deux autres passagers. Finalement, nous quittons le village à 9h30. Nous arrivons à Ende, où nous prendrons l’avion demain pour Bali, deux heures plus tard, après s’être fait brasser dans l’auto comme dans une montagne russe, une fois de plus. Nous allons faire un tour en marchant sous un soleil radieux jusqu’au port et au marché de la ville où nous faisons quelques achats, en marchandant les prix comme ça se fait toujours ici. Nous n’avons paz un bel hôtel. Il y un rat dans le toit et nous avons du tuer 2 grosses coquerelles avant de dormir.